International youth exchange

Pour la première fois, l’APB a participé à une rencontre internationale pour les jeunes qui bégaient. En Allemagne, en plein cœur de la Forêt-Noire, 40 jeunes de 18 à 30 ans venant de six associations européennes différentes se sont réuni.es pendant une semaine. Pour l’APB, cinq français.es et une suisse ont eu la chance de participer à cet événement inoubliable, rencontrer des jeunes qui bégaient d’Estonie, du Portugal, d’Allemagne, du Pays-Bas et  de Belgique, ainsi que participer aux nombreux ateliers organisés durant l’événement (réalisation d’un court-métrage, théâtre d’improvisation, prise de parole, etc).

Parmi la quarantaine de participants à l’événement, certains avaient déjà pris part aux éditions précédentes.

Pourquoi vouloir continuer à revenir chaque année?  

Premièrement le sentiment de communauté. Ici tout le monde bégaie. Quand une personne bloque, ses interlocuteurs lui laissent le temps de parler, sans jugement ou conseils pour améliorer sa fluence. Il y a aussi ses expériences de vie qui se recoupent: la solitude, le harcèlement, la santé mentale et parfois des tentatives désespérées comme le suicide, abordés dans la scène ouverte en fin de semaine. En partageant les problèmes de chacun, on se rend vite compte qu’on n’est finalement pas les seuls au monde à ressentir cela, et que l’on peut en parler en se sentant compris. Pourtant, on se rend aussi compte à quel point, il existe des bégaiements différents: des intensités variées, de la force qui n’est pas mise de la même façon, des blocages silencieux ou bruyants, mais des souffrances communes.

Ensuite, les thématiques changent chaque année, ce qui permet chaque année d’avoir des Youth Exchanges différents à chaque édition. Cette année le thème étant « take your next step” qu’on peut traduire en français par “passer à l’étape suivante” mettant l’accent sur les perspectives futures: comment améliorer sa vie, mener à bien ses projets ou bien distinguer ce que l’on s’est toujours empêché de faire en mettant cela sur le compte du bégaiement quand en réalité le problème se trouvait ailleurs. Les différents ateliers permettent à certains participants d’explorer des activités auxquelles ils n’auraient jamais participé en temps normal, comme l’improvisation dans une langue inventée, prendre la parole devant un large groupe sans avoir préparé son texte, jouer dans un film ayant un lien avec le bégaiement ou encore la communication en pleine conscience permettant de s’ouvrir aux autres sans jugement, ces animations inciteront sûrement des personnes à les poursuivre dans leur vie quotidienne.

 Le réseau d’amitié à travers l’Europe  que se forment ces jeunes est impressionnant. Les amitiés se créent rapidement, avec des liens forts. Chaque soir, on rit des particularités de chaque pays grâce à la soirée nationale, où chaque délégation est invitée à présenter son pays, que ce soit par un powerpoint, des quiz, des danses, des chansons ou de la nourriture. La fête se poursuit encore longtemps après, les francophones n’étant pas en reste !

Après le Youth exchange, certains s’organisent déjà pour se retrouver, comme par exemple un séjour en Estonie chez une participante début janvier.

En conclusion, cet échange est une belle opportunité pour des jeunes entre 18 et 30 ans qui bégaient de se rencontrer, d’échanger sur les difficultés que l’on peut rencontrer quotidiennement, liées au bégaiement ou non, et de se sentir  mieux compris. C’est aussi l’occasion de participer à des ateliers pour prendre confiance en ses capacités et surmonter certaines gênes ou angoisses. Enfin, cet événement permet de se faire des amis sur lesquels on peut compter,  chez qui on peut voyager et finalement le Youth Exchange c’est surtout beaucoup de fous rires.

Rose Sar

 

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